mercredi 26 avril 2017

Suicide de Baptiste, jeune homme de 23 ans, à l'hôpital psychiatrique Sainte-Marie à Privas


La CCDH (commission des citoyens pour les droits de l'Homme) a été alertée par une maman suite au suicide de son fils dans un hôpital psychiatrique. Baptiste, 23 ans, a mis fin à ses jours le 18 février 2016 à l'hôpital de Sainte-Marie à Privas par pendaison, après plus d'un an de maltraitance psychiatrique.

Depuis décembre 2014, Baptiste était suivi en psychiatrie et a subi plusieurs internements sous contrainte. A Privas, il a été attaché et enfermé de force en chambre d'isolement.

Sa sœur lui a téléphoné quelques jours avant son suicide. Il lui demandait de l'aide pour sortir de cet enfer. L'hôpital a refusé à la famille de lui rendre visite. Puis Baptiste a été retrouvé mort, pendu à une porte de sa chambre avec ses draps. Aucune autopsie n'a été réalisée.

Depuis, la famille se bat pour obtenir la vérité sur ce qu'il s'est passé. L'hôpital de Privas ne donne aucune explication sur les conditions du décès. Le directeur de l'hôpital et le psychiatre en charge du suivi de Baptiste sont restés très flous sur son état de santé.

La maman a porté plainte auprès du Procureur de la République de Privas pour négligence sur personne vulnérable mais aucune suite n'a été donnée.

Cela fait plus d'un an que Baptiste est décédé et la famille n'a toujours aucune explication. Aucune enquête n'a été ouverte pour savoir ce qui s'est passé et personne n'a été tenu responsable de la mort de ce jeune homme.

Des traitements barbares et inhumains sont pratiqués de force chaque jour dans les hôpitaux psychiatriques en France : maltraitance, contention, chambre d'isolement, électrochocs, injections de médicaments, etc, avec pour conséquences des effets secondaires graves tels que des hallucinations, psychose, agressivité, pensées et comportements suicidaires, etc.

Après plus d'un an de « suivi » en psychiatrie, non seulement Baptiste n'a pas été soigné, mais les mauvais traitements administrés de force ont suscité son passage à l'acte. Les psychiatres en charge de son suivi doivent être tenus pour responsables et jugés en conséquence.

La CCDH demande qu'une enquête soit ouverte sur cette affaire.

Selon la Commission départementale des soins psychiatriques de l’Ardèche, plus de 400 internements sous contrainte ont lieu chaque année dans le département. Parmi ces mesures de soins sous contrainte, plus de 46% sont des soins de péril imminent, ce qui veut dire que les psychiatres du département ne respectent pas la réglementation française. En effet, selon la loi, les soins en cas de péril imminent doivent rester des cas exceptionnels car ils comportent beaucoup moins de garanties pour le patient. Or, avec 46%, l’exception est devenue la règle en Ardèche !

La CCDH est une association spécialisée dans la protection des droits de l’Homme dans le domaine de la santé mentale. Depuis plus de 40 ans, elle dénonce les pratiques barbares de la psychiatrie et œuvre pour le respect des droits et de la dignité des patients.

Contact : 01.40.01.09.70

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