lundi 8 octobre 2012

OSCE : Discours du Bureau européen des droits de l'homme de l'Eglise de Scientologie


Réunion annuelle sur la mise en œuvre des engagements de la dimension humaine de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) à Varsovie en  Septembre/Octobre 2012.  
A l'occasion de cet événement, Eric Roux est intervenu et son discours donné le 1er octobre 2012 est disponible sur le site de l'OSCE.

"Je prends la parole au nom du Bureau européen des droits de l'homme de l'Eglise de Scientologie. Malgré de nombreuses recommandations de la part d'instances internationales des droits de l'homme, la politique française à l'encontre des minorités religieuses ne s'est pas améliorée. Au contraire, elle a franchi un pas de plus depuis la précédente réunion sur la mise en œuvre des engagements de la dimension humaine de l’OSCE en 2011.

Contrairement aux allégations des pouvoirs publics français, qui affirment qu'ils n'utilisent plus de liste de mouvements, la mission interministérielle de lutte contre les soi-disant ”sectes”, la Miviludes, utilise un “référentiel” d'environ 600 mouvements, un système de dossiers compilés exclusivement à partir de rapports accusateurs et de dénonciations reçues par la mission au sujet de minorités religieuses spécifiques.

Malgré sa promesse que ce référentiel serait mis à la disposition des mouvements concernés et ne serait pas tenu secret, la Miviludes refuse toujours de leur donner libre accès aux dossiers, tout en mettant ceux-ci à la disposition des juges et des autorités chargées de l'application de la loi, ainsi qu'aux personnes ayant à traiter des affaires familiales et des cas de divorce.

De plus, des séminaires spécifiques intitulés “sessions de sensibilisation” aux soi-disant “sectes” sont donnés chaque année aux juges et aux procureurs à l'Ecole Nationale de la Magistrature depuis 15 ans.

Ces séminaires organisés par la Miviludes ciblent directement les mouvements religieux  listés comme “sectes” par la Miviludes. Ils se basent entièrement sur la documentation fournie par les associations “antisectes”, sans aucune possibilité pour les communautés concernées de rectifier les informations.

Ils ont lieu dans le cadre de la “formation continue” des juges et des procureurs, mais s'adressent maintenant également à des juges et à des procureurs “en formation”, avant leur entrée en fonction.

La session de sensibilisation 2012 incluait des conférences par des apostats de minorités religieuses et par des associations “antisectes”, sans aucune possibilité pour les groupes visés de répondre. Les représentants de la Miviludes ont remis des documents aux participants afin de les informer sur la question des “sectes” dans leur pays. L'un de ces documents contient une définition des “dérives sectaires”, qui sont définies comme une “perversion de la liberté de pensée, d'opinion ou de religion”.

Cette pratique a été étendue à d'autres domaines de la société. Un nouveau cursus universitaire a été créé, consacré à la “sujétion sectaire”. Dans ce cadre, des travailleurs sociaux, des professionnels de la justice, des psychiatres et des auxiliaires médicaux sont formés à repérer de soi-disant “victimes de sectes” dans leur pratique professionnelle, même si ces  personnes ont adhéré à une minorité religieuse de leur plein gré et ne se plaignent de rien.

Ces programmes de formation de plus en plus larges constituent un système d'endoctrinement des magistrats et de stigmatisation des minorités religieuses, qui violent les droits de leurs membres, garantis par la Convention européenne des Droits de l'homme, les accords
d' Helsinki et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Nous demandons respectueusement au Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE d'intervenir pour mettre fin à ces pratiques discriminatoires et pour permettre au gouvernement français de mettre en oeuvre une politique plus ouverte, basée sur le dialogue avec les minorités de religion ou de conviction.

lundi 1 octobre 2012

Journée internationale de la Paix : Des Jeunes pour les Droits de l’Homme


Paris – A l'occasion de la Journée internationale de la paix, samedi 29 septembre, les membres de l'association internationale « Des jeunes pour les Droits de l'Homme » (Youth for Human Rights) ont installé leur stand d’information sur l'esplanade du Trocadéro, place des droits de l'Homme.

L’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré que c’était une journée mondiale de cessez-le-feu et de non-violence, invitant toutes les nations et les peuples à respecter l'arrêt des hostilités.

L’association a répondu à l’appel du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon qui a déclaré : « J’engage tout un chacun, d’ici au 21 septembre, à réfléchir à la façon dont il peut contribuer. Employons-nous ensemble à faire que le chemin de Rio nous mène au développement durable, à la paix durable… et à un avenir où nous vivrons tous en sécurité. »

Les bénévoles ont célébré cette journée de paix avec des moyens éducatifs et de sensibilisation, faisant signer des pétitions dans le but de promouvoir la paix à travers la Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948. Ils ont collecté des
centaines de signatures sur l’esplanade et sur leur stand annoncé par une belle bannière bleue et ont offert gracieusement aux passants des livrets éducatifs « Les droits de l'Homme, Qu'est-ce que c'est? ».

La responsable de l’antenne parisienne: « Pour combattre un fléau qui sévit dans de nombreux pays en Asie et d’autres continents, le trafic humain, il faut sensibiliser l’opinion publique et leur faire prendre conscience que des droits sont violés chaque seconde. Chaque jour des milliers de vies sont détruites, celles de femmes et d’enfants, qui sont forcés à travailler ou sont exploités pour de l’esclavage sexuel. Même des familles sont vendues, ce qui est absolument révoltant, voire répugnant. Ce commerce génère plus de 35 milliards de dollars par an. La lutte contre ce trafic est de la responsabilité de chacun de nous et l’humaniste Ron Hubbard déclarait que  ‘Les Droits de l'Homme doivent être un fait, non un rêve idéaliste’. »

Le but de l'association internationale « Des jeunes pour les Droits de l'Homme », fondée en 2001, est d'enseigner aux jeunes dans le monde entier ce que sont les droits de l’homme mais également leurs devoirs. Ils pourront ainsi devenir de précieux défenseurs pour la promotion de la tolérance et de la paix.

Pour plus d’information, visitez le site traduit en français : http://fr.youthforhumanrights.org/

Contact presse : Martine au 06 22 75 75 20  ou  droitsdelhomme@gmail.com

Morale laïque : quelles valeurs ?

La laïcité est-elle un réel problème ou sous couvert de laïcité ne cherche-t-on pas à étouffer des projets antireligieux bien plus pervers ? 
 
La séparation des Églises et de l’État de 1905 a basculé de nos jours dans un climat de rejet, dans des contraintes et des oppositions comme entre la sphère privée et la sphère publique. Les principes laïques véhiculés engendrent des incompréhensions et des tensions dans les collectivités, voire entre voisins. Les libres-penseurs s'érigent contre les droits individuels et les devoirs de tout citoyen et au lieu de répondre à une gestion positive du multiculturalisme, ils ne font que créer une ambiance des plus obscures et envenimer les débats.
 
Jean Baubérot, professeur émérite spécialiste de la sociologie des religions, est revenu sur le grand débat relatif à l'enseignement de la morale laïque à l'école. Son article est paru dans lemonde.fr du 10 septembre 2012 : Redonnons à la morale laïque toute son actualité.
 
« Il est réjouissant de constater que le projet du ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon d'enseigner la morale laïque à l'école induit un riche débat. Pourtant certaines des positions adoptées restent imprécises. 
 
La notion même de "morale laïque" est contestée de divers côtés. Elle renvoie pourtant à une page importante de notre histoire : à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la République a réussi à établir la démocratie en France, ce qui, vu les conflits qui ont jalonné le XIXe siècle, n'était pas gagné d'avance. L'instauration des libertés publiques (liberté de la presse, de réunion, syndicale, droit au divorce... et, en 1905, liberté de conscience) est allée de pair avec l'enseignement de la morale laïque. On peut donc s'inscrire dans cette filiation, tout en renouvelant le fond et la forme, face aux défis actuels. Pourquoi limiterait-on le "devoir de mémoire" à ce qui s'est passé d'inadmissible ? On donne alors raison aux détracteurs d'une sempiternelle "repentance".
Contre l'imposition sociale de l'amnésie rappelons que la morale laïque n'a pas seulement socialisé aux bases morales nécessaires pour pouvoir vivre ensemble, ce qui est déjà indispensable. Elle a contribué à forger un citoyen démocratique. L'analyse des cahiers d'écolier permet de savoir comment elle s'y est prise. Ses principaux thèmes ont été la mise en valeur du caractère inconditionnel de la dignité humaine, l'aspect fondamental de la solidarité, l'importance de la réciprocité entre droits et devoirs, et entre liberté et responsabilité.
Elle a su aussi, pour l'essentiel, pratiquer une laïcité respectant la liberté de conviction de chacun. 
 
[…] La liberté de l'un doit toujours s'arrêter à la liberté de l'autre, mais l'articulation des deux libertés s'effectue dans un contexte différent de celui de 1789, et de façon diverse suivant les lieux : la rue n'est pas l'école ni le terrain de foot. 
 
[…] Le problème des discriminations ne peut être mis sous le boisseau, et les élèves sont sensibles à celles qu'ils subissent. Ont-ils pour autant conscience que respecter le travail du personnel de service, ne pas l'alourdir par la transgression de règles de propreté et d'ordre, constitue déjà une lutte contre des formes feutrées de discrimination ?
[…] Bien sûr, cet enseignement soulève aussi des problèmes, tel celui du décalage entre les valeurs prônées par l'école et les valeurs (ou non-valeurs) en cours dans la société. Mais il serait puéril de croire que l'enfant et l'adolescent n'ont pas, de toute façon, conscience d'un tel décalage. »
Pour reprendre les propos de Jean Baubérot, un petit manuel très simple sur le bon sens, un vrai code moral non religieux répondra pleinement aux questions sur la transgression de règles de propreté et d'ordre.