Je vous invite à lire l'entretien avec Heiner Bielefeldt publié dans La Croix du 27 mai 2013 sous le titre de Protéger les minorités religieuses prolonge les droits de l’homme.
Professeur de droits de l’homme à l’université d’Erlangen (Allemagne), Heiner Bielefeldt a été nommé en 2010 rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU
Après un premier rapport sur le droit de se convertir, il vient de remettre le second à l’Assemblée générale des Nations unies sur le thème de la protection des minorités religieuses.« La Croix » : Dans votre rapport consacré aux minorités religieuses, vous montrez que la « vulnérabilité » de leurs membres attire de plus en plus l’attention de la communauté internationale. Quelles sont les violations les plus fréquentes ?
Heiner Bielefeldt : Beaucoup de pays se rendent coupables de violations des droits des minorités religieuses, mais avec des degrés très divers. La classification établie par l’institut de recherche américain Pew Forum place le Moyen-Orient en tête des zones où ces violations sont les plus sévères. Il est suivi de l’Asie du Sud et de l’Est, y compris la Chine, et de l’Afrique. L’Europe se situe au quatrième rang, avec des violations mineures mais réelles, les Amériques étant les mieux classées.
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Or, il faut se souvenir que toutes les religions, sans exception, sont dans une situation de minorité dans un point du globe. Elles doivent donc en tenir compte là où elles sont majoritaires. Si nous, chrétiens, voulons être crédibles, nous devons parler des discriminations dont sont victimes, par exemple, les musulmans en Europe. La logique de la liberté religieuse implique la reconnaissance du pluralisme, l’égal accès des religions à l’espace public. C’est cette laïcité « ouverte » que je souhaite défendre au moyen des droits de l’homme.
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