mardi 17 mai 2016

La radicalisation islamiste et le phénomène sectaire

Titre original : Assimiler la radicalisation islamiste à un phénomène sectaire pose problème

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Cette approche nous permet aussi de comprendre le succès de l’islamisme radical auprès des convertis. Les failles identitaires ne sont pas l’apanage des enfants de migrants ou de familles musulmanes, c’est ce qui explique que 40 % des radicalisés soient des convertis. Je dirais que ces sujets cherchent à se radicaliser avant de trouver le produit de la radicalisation. Peu importe qu’ils ignorent de quoi est fait ce produit, pourvu qu’il apporte « la solution ». […]

Notons, toutefois, que certains engagés sur les zones de combat ne cherchent pas de prime abord la dimension spirituelle ou la conversion religieuse. Ils veulent s’insurger contre l’oppression cruelle subie par les Syriens du fait du régime de Bachar Al Assad. […]

Le djihadiste, quant à lui, adhère à une croyance collective très large, celle du mythe identitaire de l’islamisme, alimentée par le réel de la guerre, à laquelle on lui propose de prendre une part héroïque, moyennant des avantages matériels, sexuels, des pouvoirs réels et imaginaires. […]

La justice identitaire repose sur une théorie de « l’idéal islamique blessé » et du tort fait aux musulmans au présent et au passé. L’idéal blessé est celui de la perte du principe de souveraineté politico-théologique de la communauté musulmane avec l’abolition du califat et le dépeçage par les puissances coloniales du dernier empire musulman, l’Empire ottoman, en 1924. […]

Mais, pour la majorité, l’offre djihadiste consiste ici à superposer le tort fait à la communauté musulmane au vécu d’un préjudice individuel dans l’existence du sujet. […]

Il est appelé à devenir le vengeur de l’idéal, ou bien, ce qui revient au même, le vengeur de la divinité outragée. […]

Les surmusulmans se veulent les bouches ouvertes de Dieu dans le monde, proférant leur haine de ceux qui n’ont pas leur croyance de feu et de flamme. […]

C’est pourquoi la figure du surmusulman attire les délinquants ou ceux qui aspirent à le devenir ; ils se convertissent par désir d’être des hors-la-loi au nom de la loi, une loi supposée au-dessus de toutes les lois, à travers laquelle ils anoblissent leurs tendances antisociales, sacralisent leurs pulsions meurtrières. […]


Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie a écrit le livret Le chemin du bonheur, dans lequel il donne la définition d’un meurtre et il dit : « […] Par définition, il s’agit de « l’acte illégal de tuer un être humain (ou plusieurs), en particulier avec préméditation ». Il dit également : « […] Les personnes stupides, malveillantes ou déséquilibrées cherchent à résoudre leurs problèmes, réels ou imaginaires, en ayant recours au meurtre. Et on sait qu’elles ont tué sans raison aucune. »

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