Titre original :
Assimiler la radicalisation islamiste à un phénomène sectaire pose problème
[…]
Cette approche nous
permet aussi de comprendre le succès de l’islamisme radical auprès des
convertis. Les failles identitaires ne sont pas l’apanage des enfants de
migrants ou de familles musulmanes, c’est ce qui explique que 40 % des
radicalisés soient des convertis. Je dirais que ces sujets cherchent à se
radicaliser avant de trouver le produit de la radicalisation. Peu importe
qu’ils ignorent de quoi est fait ce produit, pourvu qu’il apporte « la
solution ». […]
Notons, toutefois, que
certains engagés sur les zones de combat ne cherchent pas de prime abord la
dimension spirituelle ou la conversion religieuse. Ils veulent s’insurger contre
l’oppression cruelle subie par les Syriens du fait du régime de Bachar Al
Assad. […]
Le djihadiste, quant à lui,
adhère à une croyance collective très large, celle du mythe identitaire de
l’islamisme, alimentée par le réel de la guerre, à laquelle on lui propose
de prendre une part héroïque, moyennant des avantages matériels, sexuels, des
pouvoirs réels et imaginaires. […]
La justice identitaire
repose sur une théorie de « l’idéal islamique blessé » et du tort fait
aux musulmans au présent et au passé. L’idéal blessé est celui de la perte du principe
de souveraineté politico-théologique de la communauté musulmane avec l’abolition
du califat et le dépeçage par les puissances coloniales du dernier empire musulman,
l’Empire ottoman, en 1924. […]
Mais, pour la majorité,
l’offre djihadiste consiste ici à superposer le tort fait à la communauté musulmane
au vécu d’un préjudice individuel dans l’existence du sujet. […]
Il est appelé à devenir
le vengeur de l’idéal, ou bien, ce qui revient au même, le vengeur de la divinité
outragée. […]
Les surmusulmans se
veulent les bouches ouvertes de Dieu dans le monde, proférant leur haine de ceux
qui n’ont pas leur croyance de feu et de flamme. […]
C’est pourquoi la figure
du surmusulman attire les délinquants ou ceux qui aspirent à le devenir ;
ils se convertissent par désir d’être des hors-la-loi au nom de la loi, une loi
supposée au-dessus de toutes les lois, à travers laquelle ils anoblissent leurs
tendances antisociales, sacralisent leurs pulsions meurtrières. […]
Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie a écrit le livret Le chemin du bonheur, dans lequel il donne la définition d’un meurtre
et il dit : « […] Par définition, il s’agit de « l’acte illégal
de tuer un être humain (ou plusieurs), en particulier avec préméditation ».
Il dit également : « […] Les personnes stupides, malveillantes ou
déséquilibrées cherchent à résoudre leurs problèmes, réels ou imaginaires, en
ayant recours au meurtre. Et on sait qu’elles ont tué sans raison
aucune. »
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