L’attitude anti-religieuse à l’égard des nouvelles religions existe en France depuis des siècles et de nos jours, sous couvert de « laïcité », elle a pris des proportions hors du commun. Même les religions établies sont touchées par cette méfiance non fondée qui viole les principes fondamentaux du respect envers les autres, leurs idées et leurs croyances. Des principes protégés par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
Il suffit d’observer les réactions de certaines personnalités et associations qui, par exemple, ont lancé l’appel : « La laïcité ne doit pas plier devant Benoît XVI » lors de la visite du Pape Benoît XVI en France. En effet, une véritable machine de propagande est menée par des groupes quasi-hystériques financés avec les fonds du contribuable, animés d’un extrémisme anti-religieux se refusant à tout dialogue et violant ainsi l’article 10 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés Fondamentales qui garantit la liberté d'expression.
La France a malheureusement une longue tradition de persécutions des minorités religieuses. Celles-ci furent particulièrement intenses en présence de religions monothéistes. Les Cathares furent anéantis au 13e siècle, les Templiers périrent sur le bûcher au début du 14e siècle et des milliers de Protestants furent massacrés en une nuit en 1572 sur ordre du roi.
On pouvait penser qu’en 1905, avec la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, toute discrimination devenait impossible. Ainsi qu’en 1948, après la signature de la Déclaration universelle des droits de l'homme à Paris, alors que celle-ci devait mettre un terme à cette tradition de persécutions. Mais malgré l'énoncé de l'article 18 de cette Déclaration : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion... », on assiste depuis plusieurs décennies à une véritable Inquisition des Temps Modernes.
La recommandation de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe adoptée le 22 juin 1999, rappelait aux Etats membres, qui avaient émis l’idée de promulguer une nouvelle législation pour réglementer les religions, de l'inopportunité d’une telle législation « au motif que celle-ci risquerait de porter atteinte à la liberté de conscience et de religion garantie par l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’Homme. »
La France n'a pas suivi ce conseil, au contraire, elle a adopté la loi About-Picard, loi qui a fait l’objet de vives critiques, jugée liberticide de la part des organisations internationales de défense des droits de l’homme. Notamment en 2002, un rapport du Parlement européen a critiqué cette loi, la qualifiant de nuisible et discriminatoire envers les groupes minoritaires religieux, portant atteinte aux libertés fondamentales.
D’autre part, la France a créé une « Mission interministérielle de lutte contre les sectes » (Mils) placée sous l’autorité du Premier Ministre, qui fut remplacée fin 2002 par la « Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires » (Miviludes). Cette nouvelle Mission devait marquer un changement par rapport à la Mils dont les abus de fonctionnement ont eu un effet désastreux sur le public, ne s’adressant jamais au bon sens ni à la raison des citoyens, mais créant une peur collective de ce qui est nouveau et différent. On observe qu’à son tour, la Miviludes outrepasse ses droits et pouvoirs en luttant ouvertement contre les nouvelles religions et en cultivant cette peur pour manipuler facilement la société.
De plus, dans un pays démocratique où l'expression est libre, il devrait être possible de dialoguer de façon constructive sur n’importe quel sujet. Mais dans un tel climat d’intolérance entretenu par cet organisme officiel et des associations militantes, le débat est si peu équilibré et la diffamation une pratique courante, sans compter l’ignorance complète du sujet dont font preuve ces organismes ainsi que la plupart des journalistes qui privilégient le fonctionnement par caméra cachée et discréditent les religions minoritaires, et même celles établies, sans discernement.
Dans le dernier rapport 2008 du Département américain sur la liberté religieuse, la France est une nouvelle fois citée pour sa politique répressive à l'encontre de certaines religions minoritaires. Plusieurs voix se sont également élevées à plusieurs reprises, pour dénoncer les dérives de la Miviludes comme la Fédération Protestante de France, l'Eglise de Scientologie et d'autres religions, la Miviludes violant l’article 1 de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat qui dispose que « la République assure la liberté de conscience ». De par cette loi, l’Etat ne se désintéresse pas des religions mais ne s’immisce pas dans les affaires intérieures des religions, il doit faire preuve d’impartialité. Manifestement on est loin de l’application de cette loi dont l’un des objectifs est d’ouvrir la voie au pluralisme religieux.
Pour un retour au respect de l’égalité en droit des citoyens, le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Thomas Hammarberg, souligne la priorité à l’information aux droits de l’homme : « L’éducation des citoyens aux droits individuels produit une société informée, qui contribue à renforcer la démocratie. » Il insiste sur le fait que l’école « a aussi un rôle capital à jouer dans la promotion de valeurs telles que le respect de l’autre, la non-discrimination » et que « l’éducation doit non seulement porter sur les droits de l’homme mais aussi les mettre en application ».
Pour plus d’information, visitez : http://www.ethique-liberte.org/
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