mardi 12 avril 2016

« Sectes » et vocabulaire : une manipulation journalistique généralisée

Il ne se passe pas une semaine sans qu’un média national ou local ne sorte une affaire de «secte», donnant ainsi l’impression, comme aimait le dire l’ancien président de la Miviludes, d’un véritable «fléau». Cet article décrypte la manipulation opérée par la plupart de mes confrères pour entretenir frauduleusement cette paranoïa.

La plupart des journalistes, en France, emploient de façon illégale le mot «secte», terme infamant et qui fait très peur à tous. Ainsi, dans sa dernière édition, Tribune de Lyon offre à ses lecteurs une «enquête sur les sectes les plus actives à Lyon». Dans le chapeau introductif, le journaliste écrit : «De l’Église de scientologie aux Témoins de Jéhovah (TJ), les principales organisations reconnues comme "sectes" par l’État sont bien présentes dans l’agglomération».

Dans le corps de l’article, pour contredire le porte-parole des TJ à Lyon qui déclare que «l’appellation "secte" n’est plus valable, car nous sommes enregistrés sous le statut d’association», le journaliste n’oppose aucune dérive constatée, ni même aucun fait délictueux supposé. Non, il lui suffit de rétorquer, en lieu d’argument définitif : «Et pourtant, les Témoins sont toujours considérés comme une secte par l’État». Et la messe est dite !

Pourtant, le mot «secte» ne devrait plus avoir cours, du moins pour qualifier en France tous ces mouvements pacifiques qui ont autant le droit d’exister que n’importe quel autre groupement de citoyens.

Atteinte à la liberté de croyance

[...] Les journalistes, apparemment, ne s’estiment pas tenus par une rigueur langagière qui leur compliquerait le travail. Car ils seraient obligés d’être précis et factuels et d’enquêter eux-mêmes sur le terrain, au lieu de se contenter de s’appuyer sur l’autorité de la parole publique, en fait sur la propagande des «antisectes» officiels ou autoproclamés. [...]

«Rapport dépourvu de valeur juridique»

[...] Le 27 mai 2005, M. Raffarin, alors premier ministre, publiait une circulaire «relative à la lutte contre les dérives sectaires». Il y précisait : «Aussi a-t-il été décidé, plutôt que de mettre certains groupements à l'index, d’exercer une vigilance particulière sur toute organisation qui paraît exercer une emprise dangereuse pour la liberté individuelle de ses membres». Et il terminait en disant que «le recours à des listes de groupements sera évité au profit de l'utilisation de faisceaux de critères».
[...]


Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie et auteur du Chemin du bonheur, a écrit : «[...] La tolérance, en matière de religion, ne veut pas dire qu'on ne peut pas exprimer ses propres croyances. Cela veut dire par contre que chercher à amoindrir ou à attaquer la foi ou les croyances d'un autre a invariablement été un chemin rapide vers les ennuis. [...] Toute personne est libre de chercher à faire accepter sa foi. [...]»

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