Radicalisation: miser sur
l'éducation des jeunes avant tout
Le professeur en sociologie
de Longueuil, reconnu à l'international en tant que spécialiste des
religions depuis plus de vingt ans, est désormais le directeur de ce
centre qui compte une dizaine de chercheurs en psychologie, en
sociologie ainsi que des spécialistes de l’intégrisme chrétien,
judaïque et islamique…
« Nous faisons le pari que
si les jeunes ont toutes les connaissances devant eux, c’est-à-dire
qu'ils ont les outils pédagogiques suffisants pour aborder la
question des intégrismes religieux, alors ils seront à même de
faire des choix éclairés », estime Martin Geoffroy…
Martin Geoffroy insiste sur
le fait que l'adolescence est une période charnière correspondant à
« l'âge de la découverte et de l'expérimentation ».
« Ces jeunes font face à
des difficultés nouvelles: ils doivent donner un sens à leur vie et
penser à faire des choix de carrière. Ils prennent conscience aussi
de leurs différences, ce qui peut être confrontant pour certains. À
cette période, ils sont particulièrement fragiles et vulnérables.
»
[…]
Donnons du contenu aux
jeunes
« Les gens ne connaissent
plus rien du religieux, constate-t-il. On a créé des tabous, ce qui
laisse la porte ouverte aux charlatans. Notre approche veut mettre en
avant une connaissance scientifique du fait religieux. Il s'agit de
donner du contenu aux jeunes afin qu'ils puissent faire leur choix et
ne pas se replier sur eux-mêmes. Nous voulons sensibiliser aux
dérives violentes de l'intégrisme par l'éducation. »
Le chercheur affirme
également que l'intégrisme religieux n'est pas l'apanage d'une
culture et qu'il n'y a « pas plus de violence religieuse
qu'auparavant ». D'après lui, les médias exacerbent le phénomène
et jouent un rôle amplificateur.
« Il y a une plus grande
visibilité médiatique des tensions, ce qui cause une exacerbation
inédite de la violence et une polarisation des discours religieux
intransigeants », pense-t-il.
“Apprendre est
essentiellement un processus qui consiste tout d’abord à étudier
les données existantes, puis à faire le tri entre celles qui sont
vraies et celles qui sont fausses, entre celles qui sont importantes
et celles qui ne le sont pas, et enfin à tirer des conclusions que
l’on puisse mettre en pratique. Celui qui procède ainsi est bien
avancé sur la voie de la compétence. Toute “vérité” a
pour seul critère : est-ce vrai pour vous ?” - Extrait du livret Le chemin
du bonheur,
L. Ron Hubbard.