lundi 2 juin 2014

La laïcité : ce qu'en dit Jean Baubérot



Dans l'article "La loi dite de « laïcité », dix ans après", Jean Baubérot vous éclaire sur le traitement de la laïcité : 


[...] La Commission Stasi s’était déjà intéressé à un tel paradoxe et beaucoup de ses membres jugeaient très sévèrement la façon dont l’Education nationale avait géré les dits « problèmes de foulard » (puisque en fait c’était cela qui était en cause). Mais rien, absolument rien n’est dit à ce sujet dans le rapport (1). Plusieurs personnes ont justifié leur vote par cet argument : étant donné l’incapacité de l’éducation nationale à régler cette affaire, une loi est devenue nécessaire. Autrement dit, on a fait porter aux jeunes filles le poids de cette incapacité !

En 1989, le Conseil d’Etat avait institué une règle : l’autorisation de signes religieux si le comportement de l’élève restait discret et leur interdiction si avaient lieu des manifestations de prosélytisme ou une contestation des cours ou de la discipline. Bref, un comportement « ostentatoire ».

Or l’institution scolaire s’est avérée incapable d’appliquer une telle règle. D’abord une petite minorité bruyante de profs, dès le départ, avait décidé de saborder cette décision et certains ne se sont pas privés de l’indiquer en classe, portant ainsi gravement atteinte à la neutralité à laquelle  ils sont normalement soumis.
Ensuite, en 1994, voulant montrer qu’il était un super laïque au moment même où il tentait de donner aux établissements confessionnels sous contrat de l’argent supplémentaire, le ministre Bayrou a fait rédiger par ses services une circulaire qui transgressait la règle et déplaçait l’aspect « ostentatoire » du comportement des élèves au signe lui-même. [...] 

De plus, les historiens de 2104 ont souligné un fait essentiel, tout à fait révélateur : des textes officiels eux-mêmes ont reconnu la nocivité de cette loi
[...]
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