Voici un article qui donne une autre version sur la satire... on ne pense pas tous de la même façon car nous n'avons pas tous le même passé.
Dans le webmedia : http://www.lorientlejour.com/article/905132/aux-etats-unis-pays-de-la-liberte-dexpression-la-satire-religieuse-est-taboue.html , on peut lire :
Aux Etats-Unis, pays de la liberté d'expression, la satire religieuse est taboue
Si Charlie Hebdo avait voulu ces 20 dernières années être
publié "sur un quelconque campus universitaire américain, il n'aurait
pas duré 30 secondes".
OLJ/AFP/Fabienne FAUR 11/01/2015
L'attentat sanglant dont a été victime Charlie Hebdo a suscité une
grande émotion aux Etats-Unis qui ne connaît pourtant aucun équivalent à
ce journal satirique: au pays de la liberté d'expression totale,
critiquer la religion est paradoxalement un quasi tabou.
Si
Charlie Hebdo avait voulu ces 20 dernières années être publié "sur un
quelconque campus universitaire amé- ricain, il n'aurait pas duré 30
secondes", assurait vendredi David Brooks, dans un éditorial du New York
Times intitulé "Je ne suis pas Charlie Hebdo". "Les étudiants
l'auraient accusé de tenir des discours haineux et l'admi-nistration
l'aurait fait fermer", ajoute-t-il.
De fait, "rien n'existe sur
le marché américain qui ressemble à Charlie Hebdo", indique à l'AFP
l'éditorialiste Tony Norman qui expliquait vendredi à ses lecteurs du
Pittsburgh Post-Gazette combien les Américains sont "trop attentifs à ne
pas offenser les sensibilités religieuses pour même essayer".
Le
pays, de Benjamin Franklin à Mark Twain, Lenny Bruce jusqu'aux farceurs
de l'émission Saturday Night Live, a une longue tradition de satire mais
la presse peinait pourtant à caractériser Charlie Hebdo, sans
équivalent américain. Elle recourait à quelques approximations : un peu
des magazines satiriques Mad ou The Onion, des défunts Spy et National
Lampoon, mais tous ciblant la satire sociale, moins souvent politique et
pas du tout religieuse. A la télévision, ce qui se rapprocherait le
plus de la satire religieuse se concentre dans "South Park", un dessin
animé irrévérencieux sur Comedy Central et les envolées athées de Bill
Maher, célèbre polémiste sur HBO.
Des raisons historiques
Pourtant,
paradoxalement, depuis 1791, le Premier Amendement de la Constitution
américaine assure à qui le veut, le droit de dire ce qu'il veut. Le
discours haineux est même protégé par cet amendement, les Américains
estimant qu'il vaut mieux expliquer qu'interdire. La Cour Suprême a
enfoncé le clou en 1988, en confirmant à Larry Flynt, sulfureux
fondateur du magazine pornographique Hustler, le droit d'évoquer un
pasteur et sa mère en position scabreuse.
"Cela vient sans doute
d'un mélange d'autocensure, d'histoire et de soutien à la religion dans
la société améri-caine", dit à l'AFP Robert Speel, professeur de sciences
politiques à l'université Penn State Erie.
La "critique de croyances
et pratiques religieuses spécifiques y est taboue, en partie pour des
raisons histori-ques", poursuit-il. "Les colonies ont été fondées par des
dissidents religieux venus d'Europe, puis des immigrés sont venus avec
de multiples religions et de nouvelles églises chrétiennes ont été
fondées ici."
"Je fais un cours sur le concept de laïcité en France,
ajoute le professeur. Pendant les discussions, quasiment tous les
étudiants américains invoquent la liberté de religion pour s'opposer aux
lois françaises interdisant les signes religieux ou le voile, même si
on invoque la discrimination sexiste ou la sécurité publique."
De
fait, tout en couvrant largement l'attentat de Paris, de grands organes
de presse comme le New York Times, le Washington Post ou CNN se sont
refusés à publier les dessins controversés, pour ne pas offenser les
lecteurs musulmans.
Charlie Hebdo, "c'était tout petit, une bande de
copains qui se connaissaient depuis des années et pensaient pareil",
ajoute Arthur Goldhammer, qui enseigne au centre d'études européennes
d'Harvard. "Ici, un article ou un dessin d'un magazine national doit
être approuvé par plusieurs rédacteurs en chef. Toute provocation aurait
toutes les chances d'être mise à l'index parce que revue par des gens
aux opinions différentes", dit-il.
Sans vouloir parler de
"politiquement correct", il y a des "tabous sociaux et culturels",
estime M. Speel, comme de ne pas offenser les religions, et aussi contre
le sexe trop explicite et les gros mots. "Il y a une phrase qui
explique bien l'attitude américaine" sur les grossièretés, ajoute-t-il,
celle d'un personnage du dessin animé des Simpsons qui ne cesse de
répéter : "S'il vous plaît, pensez aux enfants."
Fin de l'article
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Dans un livret intitulé "Le chemin du bonheur" écrit par le fondateur de la Scientologie, on peut lire les deux préceptes suivants :
19. ESSAYEZ DE NE PAS FAIRE AUX AUTRES CE QUE VOUS N’AIMERIEZ PAS QU’ILS VOUS FASSENT.
20. ESSAYEZ DE TRAITER LES AUTRES COMME VOUS VOUDRIEZ QU’ILS VOUS TRAITENT.
Voilà une version positive de « la règle d’or ».
Cette version de « la règle d’or » peut
également servir de test : persuadez une personne de la mettre en
pratique, et elle saura ce qu’est un acte nuisible. Il enseigne ce que
faire le mal veut dire. Ce test permet de mettre fin aux débats philosophiques et aux polémiques concernant le mal. En effet, pour avoir la réponse à ce problème, il
suffit de se poser directement la question suivante : aimeriez-vous
qu’on vous en fasse autant ? Non ? C’est donc qu’il s’agit d’un acte
nuisible et, du point de vue de la société, d’un acte inacceptable. Ce
test pourrait mener à une prise de conscience sociale. Il permet à
chacun de déterminer ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire.
Quand certains individus se sentent
parfaitement libres de commettre des actes nuisibles, le potentiel de
survie de l’individu décroît dangereusement.