"Le XXIe siècle sera un siècle de spiritualité
ou ne sera pas", a déclaré André Malraux.
La tendance à la spiritualité se confirme déjà
par l’adhésion croissante de personnes à des idées, des façons d’être et de
vivre différentes de celles de la plupart de leurs contemporains.
Vivant dans un monde très matérialiste,
certains ont du mal à comprendre ces idées et vont fuir ceux qui y adhérent. Très
vite ces nouveaux mouvements religieux (NMR) spirituels (NMS), ou culturels
sont rejetés et qualifiés de "sectes".
Quand l'ignorance ne se limite pas qu'à
soi-même mais s’étend à l’ignorance de l’autre, de ses valeurs, de ses
habitudes, de sa culture, elle entretient un climat de méfiance et engendre la
peur de l’autre.
Certes, on ne peut réfuter, que
physiquement ou de par notre nom, nous ne sommes point différents les uns des
autres. Mais le sommes-nous fondamentalement? Nous aspirons à des besoins
communs et il est important non pas de juger l’autre, mais de le comprendre. Il
s’agit donc d’une acceptation de l’autre, de la coexistence avec l’autre et de
la tolérance à l’égard de l’autre.
Pourquoi
donc coller cette étiquette si péjorative à ceux qui "semblent" différents
afin de les dénigrer et de les faire passer pour des délinquants voire des
criminels?
Ce qui est
nouveau fait peur
Cette attitude n'est pas nouvelle, on peut
même dire qu’elle est aussi vieille que le monde. Ce qui est nouveau fait peur
et l'apparition de nouveaux mouvements philosophiques a toujours été vue par la
société comme un danger à éliminer, remettant en question les croyances et
l’autorité établies.
Lors de la naissance du Christianisme, la société
romaine a perçu cette émergence comme une menace à leurs valeurs sociales et
religieuses traditionnelles. Ces nouveaux croyants furent durement réprimés et persécutés.
Durant les siècles suivants, tous ceux qui
avaient des idées étranges ou différentes couraient le risque d'être accusés d'hérésie
ou même de sorcellerie, condamnés à mort par l'Inquisition. Les protestants
n'ont pas échappé à ce phénomène lors de l'émergence de ce mouvement et des
millions de personnes ont été massacrées durant les guerres "de
religion". Ce n'est qu'à la Révolution Française que la liberté de
conscience et le libre exercice du culte ont été proclamés lors de la Déclaration
des Droits de l'Homme.
Toutes ces idées nouvelles subissent le même
sort: elles sont attaquées, rejetées, discréditées et leurs membres expulsés,
emprisonnés ou interdits de pratiquer leur croyance. Tous les nouveaux
mouvements ont été, à leurs débuts, pris à parti et qualifiés de
"sectes".
En France, les NMR et les NMS sont très réprimés
et jetés en pâture à l’opinion publique par des groupes, financés par le
gouvernement, qui luttent ouvertement contre les religions qui ne leur plaisent
pas, tout ceci au nom de la laïcité. Ces menaces ouvertes sont appuyées par une
législation d’exception, la loi About-Picard de 2001, cependant très controversée.
En mai 2013, la commission américaine sur
les libertés religieuses internationales critique, dans son rapport annuel, la France
pour leur « laïcité très agressive ». Elle l’accuse de développer « un
climat d’intimidation contre certaines formes d’activité religieuse ».
Certes, il y aura toujours des esprits à
l’imagination tortueuse pour prétendre que 172 mouvements religieux ou
spirituels, dont le nombre de nos jours a été multiplié par deux ou trois
paraît-il, ne sont pas des religions. Ils vont également tenter de déformer
leurs principes dans leur contenu.
Une véritable éducation à la
tolérance
Un retour à
un véritable respect du plus fondamental des droits humains, la liberté de
croyance, permettra ainsi aux religions de jouer pleinement leur rôle pour
favoriser le dialogue, la paix, et la tolérance dans une société plus
solidaire. Un enseignement des Droits de l'Homme à l’école, accompagné d’une
véritable éducation à la tolérance, serait le prix à payer pour une société non
discriminante.
On entend
par tolérance le respect des droits universels attachés à la personne humaine.
Il ne s'agit pas de renoncer à ses propres convictions mais que chacun jouisse
du libre choix de ses convictions et accepte que l'autre jouisse de la même
liberté. Dans une société pluriculturelle et plurireligieuse, cette acceptation
de la tolérance s'harmonisera avec l'esprit de la diversité des cultures dans
notre monde. Il est bien entendu que cette approche sollicitera un engagement
politique et moral tant des dirigeants des Etats que des autres citoyens.
«Face à la montée des fanatismes de toute
sorte qui exploitent l’ignorance et la peur de l’autre, la seule solution
consiste à cultiver la tolérance », a affirmé Kofi Annan, ex-Secrétaire
Général de l’Organisation des Nations Unies à l’occasion de la Journée
Internationale de la tolérance, le 16 novembre 2004.