La CCDH (commission des citoyens pour les droits de l'Homme) a été alertée
par une maman suite au suicide de son fils dans un hôpital
psychiatrique. Baptiste, 23 ans, a mis fin à ses jours le 18 février
2016 à l'hôpital de Sainte-Marie à Privas par pendaison, après
plus d'un an de maltraitance psychiatrique.
Depuis décembre 2014,
Baptiste était suivi en psychiatrie et a subi plusieurs internements
sous contrainte. A Privas, il a été attaché et enfermé de force
en chambre d'isolement.
Sa sœur lui a téléphoné
quelques jours avant son suicide. Il lui demandait de l'aide pour
sortir de cet enfer. L'hôpital a refusé à la famille de lui rendre
visite. Puis Baptiste a été retrouvé mort, pendu à une porte de
sa chambre avec ses draps. Aucune autopsie n'a été réalisée.
Depuis, la famille se bat
pour obtenir la vérité sur ce qu'il s'est passé. L'hôpital de
Privas ne donne aucune explication sur les conditions du décès. Le
directeur de l'hôpital et le psychiatre en charge du suivi de
Baptiste sont restés très flous sur son état de santé.
La maman a porté plainte
auprès du Procureur de la République de Privas pour négligence sur
personne vulnérable mais aucune suite n'a été donnée.
Cela fait plus d'un an
que Baptiste est décédé et la famille n'a toujours aucune
explication. Aucune enquête n'a été ouverte pour savoir ce qui
s'est passé et personne n'a été tenu responsable de la mort de ce
jeune homme.
Des traitements barbares
et inhumains sont pratiqués de force chaque jour dans les hôpitaux
psychiatriques en France : maltraitance, contention, chambre
d'isolement, électrochocs, injections de médicaments, etc, avec
pour conséquences des effets secondaires graves tels que des
hallucinations, psychose, agressivité, pensées et comportements
suicidaires, etc.
Après plus d'un an de
« suivi » en psychiatrie, non seulement Baptiste n'a pas
été soigné, mais les mauvais traitements administrés de force ont
suscité son passage à l'acte. Les psychiatres en charge de son
suivi doivent être tenus pour responsables et jugés en conséquence.
La CCDH demande qu'une
enquête soit ouverte sur cette affaire.
Selon
la Commission départementale des soins psychiatriques de l’Ardèche,
plus de 400 internements sous contrainte ont lieu chaque année dans
le département. Parmi ces mesures de soins sous contrainte, plus de
46% sont des soins de péril imminent, ce qui veut dire que les
psychiatres du département ne respectent pas la réglementation
française. En effet, selon la loi, les soins en cas de péril
imminent doivent rester des cas exceptionnels car ils comportent
beaucoup moins de garanties pour le patient. Or, avec 46%,
l’exception est devenue la règle en Ardèche !
La
CCDH est une association spécialisée dans la protection des droits
de l’Homme dans le domaine de la santé mentale. Depuis plus de 40
ans, elle dénonce les pratiques barbares de la psychiatrie et œuvre
pour le respect des droits et de la dignité des patients.
Contact : 01.40.01.09.70